Au moment où le bureau politique du G7 le désignait comme son candidat à la prochaine présidentielle, mercredi 30 mars 2016 à Kinshasa, Moïse Katumbi séjournait en Europe (en Belgique précisément), en compagnie de l’UNC Vital Kamerhe. Objectif du voyage, selon nos confrères de La Libre Belgique, prendre contact avec les opposants rd congolais, dont Etienne Tshisekedi de l’UDPS, pour obtenir la désignation d’un candidat unique de l’opposition à la prochaine présidentielle. Une préoccupation qui tourne à l’obsession chez l’ancien gouverneur de l’ex. province du Katanga. Katumbi sait que comme un peu partout en Afrique, le point faible des oppositions réside de l’incapacité à convenir d’un candidat unique pour faire face à l’adversaire au pouvoir. En RD Congo, l’affaire est encore plus compliquée compte tenu du nombre des prétendants au poste. Il y a quelques semaines encore, Martin Fayulu Madidi, président d’un petit parti politique qui ne compte de 2 députés élus, annonçait sa propre candidature à la même présidentielle. C’est tout dire.
En Belgique, le plus étonnant serait que Katumbi et Kamerhe réussisse le coup de force de convaincre le « vieux » Tshisekedi de l’opportunité politique d’une candidature unique en dehors de lui-même. Or, il semble que Moïse Katumbi lui-même tisse sa propre toile.
En janvier 2016, il avait lancé l’idée de l’organisation d’élections primaires pour désigner le candidat unique de l’opposition à la présidentielle. Sachant sans doute que parmi les opposants, nul ne disposait de mêmes moyens financiers et matériels que ceux qu’il a pu amasser en pillant littéralement la province du Katanga, et qu’il serait élu à coup sûr. La proposition a plus dérangé qu’elle n’a plu aux opposants dont certains ont aussitôt dénoncé une sorte de dictature de l’argent dans leurs rangs.
Moïse Katumbi a ravalé sa proposition, sans renoncer au projet de se faire désigner. L’homme se garde bien de s’afficher G7, même si tout le monde sait qu’il est le parrain des frondeurs de la majorité qui tirent le diable par la queue et ne comptent que sur la générosité de leur nouveau « boss » pour survivre. Il semble bien qu’une stature d’indépendant, pour ne pas s’aliéner les partis politiques de l’opposition, l’arrangerait. Exactement comme l’a fait Joseph Kabila en 2006 et en 2011, en se présentant comme autorité morale de la Majorité présidentielle sans pour autant appartenir formellement à un parti politique de la plate-forme. Si cette analyse s’avérait exacte, on devrait se demander à quoi cela servirait à remplacer le même par le même ?
J.N.