On le sait depuis le week-end dernier, la famille politique de Joseph Kabila, la Majorité Présidentielle, a remporté les élections de gouverneurs dans au moins 16 des 21 nouvelles provinces, en attendant un deuxième tour d’un litige dans 2 provinces. Elle a essuyé quelques défaites, dans les provinces du Bas-Uélé et de l’Equateur. Pour le reste, les candidats de la MP et leurs alliés ont décroché les postes de gouverneurs et vice-gouverneurs.
Dans l’ensemble donc, la majorité au pouvoir a démontré qu’elle dispose de sérieux atouts pour conserver le pouvoir qu’elle détient depuis les joutes électorales de 2006. Partout où ils ont tenu à prendre les rênes provinciales, la MP les ont arraché, parfois de haute lutte.
Il en est ainsi de la très stratégique province pétrolière de l’Ituri où, un tout jeune kabiliste, Abdallah Pene Mbaka Jefferson a battu à plate couture l’homme d’affaire et ancien gouverneur de l’ex. province Orientale, Jean Bamanisa Saïdi. De ce candidat prétendument indépendant mais proche du G7 anti-Kabila, on sait qu’il est tout ce qu’on veut sauf un pauvre moine. L’homme avait déjà surpris ses amis de la majorité présidentielle (il s’en réclame, en effet) en jouant la carte du candidat indépendant dans l’élection des gouverneurs de province il y a quelques années. De Bunia, des sources du Maximum rapportaient encore, quelques jours avant les élections de la semaine dernière que Jean Bamanisa avait réuni des moyens impressionnants pour convaincre les députés provinciaux de l’Ituri, distribuant force prébendes aux grands électeurs que sont les Députés Provinciaux. L’affaire a capoté.
La région d’origine de Joseph Kabila, l’ex. province du Katanga, représentait un autre défi particulier pour la majorité présidentielle. Et même plus, un test avant l’heure dans l’âpre lutte politique qui s’y livre entre les frondeurs du G7 qui évoluent à l’ombre de Moïse Katumbi et leurs anciens amis de la MP. Force est de constater, ici aussi, que les kabilistes ont obtenu tout ce qu’ils ont voulu. Jean-Claude Kazembe Musonda a été élu gouverneur du Haut-Katanga, Célestin Mbuyu Kabango a pris les rênes du Haut-Lomami, tandis que Richard Muyej Mangez s’est imposé dans la province du Lualaba.
Mais la victoire la plus symbolique dans l’ex. Katanga est sans nul doute celle du kabiliste Richard Ngoy Kitangala dans la province du Tanganyika dont est originaire le Chef de l’Etat de la RD Congo. Le G7 y avait misé gros, financièrement et politiquement : il fallait battre la MP dans la contrée d’origine des Kabila et ainsi humilier le Président de la République. Le MP a, elle aussi, mis le paquet. Outre le président de l’Assemblée Nationale et secrétaire général de la majorité, Aubin Minaku Ndjalandjoko, qui a personnellement fait le déplacement de l’ex. Katanga, la famille présidentielle est descendue sur le terrain. Le jeune frère du Chef de l’Etat, Zoé Kabila s’est personnellement rendu dans la région de Kalemie, rejoint quelques jours plus tard par la sœur jumelle de Joseph Kabila, Jaynet Kabila.
Christian Mwando, l’ancien argentier de Moïse Katumbi dans l’exécutif provincial de l’ex. Katanga, et tout le G7 avec lui, ont essuyé une défaite lourde de symbole : vaincre Kabila ne sera pas aussi aisé que le laissait entendre, le même week-end, Moïse Katumbi Chapwe sur le plateau d’une télévision française. Joseph Kabila sera remplacé par un Chef de l’Etat intérimaire en décembre prochain, a déclaré l’ancien gouverneur de l’ex. province du Katanga qui ne semble avoir aucune maîtrise des dispositions constitutionnelles en vigueur dans un pays qu’il voudrait un jour diriger. C’est le même acteur politique qui justifiait, il y a quelques mois, son départ du PPRD et de la majorité présidentielle par son désir de voir respectée la constitution de la République. On peut se demander, lorsqu’il évoque l’intérim du Chef de l’Etat, à quelle constitution le président du TP Mazembe de Lubumbashi se réfère. Mais ci-git manifestement tout le problème du G7 : les néo-opposants pêchent par trop de présomptions. Probablement parce qu’ils se laissent coacher par un jeune blanc bec, certes bourré de dollars malhonnêtement gagnés, mais dont le niveau d’instruction reste particulièrement bas.
Les gouverneurs élus :
Bas Uélé
– Kasubu Mbaya Borrey (Indépendant)
– Mayonga Barekanombe François Barthélémy
Equateur
– Bolamba Tony Tony Cassius (Indépendant)
– Intombi Embele Jeannine
Haut-Katanga
– Kazembe Musonda Jean-Claude (MP)
– Mushitu Kat N’fund Bijoux
Haut Lomami
– Mbuyu Kabango Célestin (MP)
– Ilunga Nkulu Nene
Haut-Uélé
– Lola Kisanga Jean-Pierre (Indépendant)
– Mangbukele Mangadima Prosper
Ituri
– Abdallah Pene Mbaka Jefferson (MP)
– Keta Upar Pacifique
Kasai
– Manyanga Ndambo Marc (MP)
– Mbingho N’vula Hubert
Kasai Central
– Kande Mupompa Alex (MP)
– Milonga Milonga Justin
Kasai Oriental
– Ngoy Kasanji Alphonse (MP)
– Mutanda Kabuya Jean-Pierre
Kwango
– Kabula Mavula Larousse (MP)
– Kaputu Vita Emery
Kwilu
– Kinyoka Kaba Lumuna Godel (MP)
– Bulukungu Bera-Kay Nicola
Lomami
– Kamanda Tshibangu Muteba Patrice (MP)
– Kazadi Ngoy Gabriel
Lualaba
– Richard Muyej (MP)
– Masuka Saini Fifi
Mai-Ndombe
– Ngobila Mbaka Gentiny (MP)
– Massamba Malika Antoine Job
Mongala
– Essimba Baluwa Bolea Bienvenu (Indépendant)
– Bokungu Bubu Aimé
Sankuru
– Ulungu Ekunda Lukata (MP)
– Lokadi Otete Opetha Pierre
Tanganyika
– Ngoy Kitangala Richard (MP)
– Ali Bin Omari
Tshopo
– Ilongo Tokole Jean (MP)
– Basango Makedjo Léon Déhon
Tshuapa
– Lomboto Lombonge Cyprien (MP)
– Ifoku Mputa Mpunga Marie-Josée
E. MUKUNA