Arrivé dans la paroisse en 2012, le prêtre s’était récemment désolidarisé de prises de position anti-migrants de deux responsables locaux de la CSU. Il avait reçu des menaces et des insultes, rapporte l’Afp.
Un prêtre catholique germano-congolais officiant en Allemagne a quitté sa paroisse bavaroise pour protester contre les attaques racistes dont il était l’objet du fait de son soutien aux réfugiés, a indiqué lundi 7 mars 2016 son autorité ecclésiastique.
“Le prêtre Olivier Ndjimbi-Tshiende mettra fin au 1er avril à son sacerdoce dans la paroisse de Zornedig” en Bavière (sud), “et occupera de nouvelles fonctions“, a indiqué l’Evêché de Munich en disant “regretter beaucoup” la décision et en affirmant “se tenir aux côtés” de son curé.
Ce dernier a annoncé sa décision dimanche lors de la messe à ses fidèles. “Il se sent à présent soulagé (…) la situation a été pour lui très difficile à supporter“, a souligné l’Evêché dans un communiqué.
Olivier Ndjimbi-Tshiende, a jeté l’éponge en indiquant ne plus pouvoir supporter le climat de haine à son encontre dans sa paroisse en Bavière, région qui est la principale porte d’entrée des migrants affluant en Allemagne depuis l’Autriche voisine.
Il a indiqué avoir reçu de nombreuses menaces de mort anonymes et fait l’objet d’insultes racistes, souvent publiques, émanant notamment d’élus locaux du parti conservateur CSU, branche bavaroise du mouvement de la chancelière Angela Merkel (CDU), qui contrôle depuis des décennies cet Etat régional très catholique.
Arrivé dans la paroisse en 2012, le prêtre s’était récemment désolidarisé de prises de position anti-migrants de deux responsables locaux de la CSU – qui ont entretemps démissionné de leurs fonctions – Sylvia Boher et Johann Haindl.
La première avait dénoncé dans le bulletin de la CSU “l’invasion” des réfugiés, tandis que le second avait menacé le prêtre en le traitant de “nègre”. Le curé avait appelé les fidèles et la CSU de la commune à ne pas oublier les valeurs chrétiennes fondamentales.
La CSU critique depuis des mois de manière véhémente la politique d’ouverture d’Angela Merkel à l’égard des réfugiés et réclame – en vain jusqu’ici – une limitation de leur nombre. Jamais depuis des décennies les relations entre les deux partis “frères” n’ont été à ce point dégradées.
AVEC AFP