Les experts congolais et rwandais chargés de la délimitation des frontières ont, pour la première fois, visité les bornes frontières érigées entre la RDC et le RWANDA, vendredi dernier. Du côté congolais on se déclare néanmoins satisfait, même si beaucoup reste encore à faire, rapporte Radio Kivu 1. Les bornes frontières sur le lac Kivu, sur les montagnes et collines du territoire de Nyiragongo, ainsi que sur le Mont Hewu ne sont pas encore posées. Autre constat qui n’enchante pas, si du côté de la RD Congo certaines maisons érigées en travers de la frontière ont été démolies, du côté rwandais rien n’est fait, leurs experts parlent encore d’un processus difficile à exécuter en un seul jour.
Début mai 2015, les experts rwandais et rd congolais avaient pourtant fini la localisation sur le terrain l’emplacement des 22 bornes qui démarquent la frontière telle que définie en 1911 par les colonisateurs belges et allemands. L’étape suivante des travaux de la commission mise sur pied consistait en la reconstruction desdites bornes.
Sur une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau, les experts rwandais et rd congolais avaient passé dix jours à retrouver et marquer sur le terrain l’emplacement des fameuses bornes.
Ces 22 bornes séparent le Rwanda de la République démocratique du Congo sur un tracé allant de la ville de Goma jusqu’au mont Hewu. Une zone où les incidents frontaliers entre les deux pays sont récurrents.
Rachidi Tumbula, un des experts de cette commission mixte estimait déjà à l’époque qu’il était urgent de terminer ce travail commencé en 2009: « Il faut vider les prétextes de conflits. Parce que, aujourd’hui, à chaque fois qu’il y a des conflits, les gens de la commission de vérification de la CIRGL interviennent. Mais eux-mêmes ne connaissent pas non plus où se trouvent les frontières. Donc il faudrait qu’il y ait une commission comme la nôtre pour dire ‘c’est ici la frontière acceptée par nous tous’. Et que si quelqu’un traverse, qu’ils soient capables de dire : ‘vous, vous avez traversé…’».
En fait, aucune perte de territoire n’a été enregistré au détriment de l’un ou l’autre pays des deux pays frontaliers, insistent les experts, qui font état de simples ajustements. A l’emplacement de la deuxième borne, par exemple, une maison rwandaise. Mais à la hauteur des bornes 3, 4, 5 et 6, ce sont des Congolais qui avaient construit leurs domiciles et empiétaient sur la frontière.
Une fois les ajustements adoptés, restera ensuite à reconstruire l’ensemble des 22 bornes. Mais le plus dur reste à faire : délimiter la frontière liquide, celle qui traverse le lac Kivu, riche de ressources notamment gazières. Et pour cela, aucun calendrier n’est prévu.
J.N.
FRONTIERE RD CONGO – RWANDA : Pas encore de bornes sur les montages du Nyiragongo et du Mont Hewu
