Nommé début novembre 2015 représentant spécial et chef de la mission d’appui des Nations-Unies en Libye, le diplomate allemand, Martin Kobler broie du noir, selon des sources indépendantes qui ont contacté Le Maximum. Après un mandat mitigé à la tête de la mission onusienne en RD Congo, lui-même faisant suite à un autre, plutôt controversé en Irak, Kobler n’est pas arrivé à la fin de ses déboires. En terre libyenne, l’allemand n’y est simplement pas. Le patron de la mission onusienne à résidence à Tunis et ne se rend en Libye, en hélicoptère, que de temps en temps. Motif : avoir tenté de rééditer ses exploits en RD Congo. En Libye, ça ne passe pas.
Aussitôt gagné Tripoli après Kinshasa, Kobler s’est mis en tête de se faire une idée des groupes armés qui écument le pays de Kadhafi. De l’aéroport où il voulait s’envoler vers Misrata, le représentant de Ban Ki moon improvise un point de presse. Des armoires à glace armées jusqu’aux dents lui exigent une autorisation de tenir point de presse. Que Kobler ne possède pas. Ses interlocuteurs lui expliquent que chez eux, il doit obtenir l’autorisation de tenir un point de presse et lui ordonnent de grimper dans son aéronef.
A Mistrata, Kobler se croit en terre conquise, comme à Goma en RD Congo. Mal lui en prend. Certes, le représentant du secrétaire général des Nations-Unies y prend bien contact avec les autorités rebelles qui gèrent la ville frondeuse libyenne. Les entretiens clôturés, Kobler tente de sillonner la ville pour prendre contact avec les populations. Mal lui en prend. Les rebelles le lui interdisent en termes très persuasifs : sa voiture essuie des coups de feu, selon les sources du Maximum. Le diplomate allemand n’a que le temps de retourner à l’aéroport pour rependre son avion en catastrophe et se rendre à Tunis.
Depuis lors, l’homme passe le plus clair de son temps dans la capitale tunisienne et ne se rend en Libye, sous haute protection, que pour tenir l’une ou l’autre réunion. On ne joue pas au proconsul dans tous les pays du monde.
J.N.