Dans le blog qu’il anime à partir du Royaume de Bruxelles, un confrère, ancien de la Conférence Nationale Souveraine en exil, Cheik Fita, a mis en ligne le 10 février 2016 la dépêche intitulée : «RD Congo dans le top 10 des pays les plus dangereux ! ». Il nous apprend textuellement ceci : « Sous la plume de Liliane J. Ndangue, le 8 février 2016, le site Internet http://www.cameroonvoice.com/ a publié la liste des dix pays les plus dangereux au monde, selon ‘Le rapport du conseil des relations étrangères du département d’État américain’. La raison pour laquelle nos confrères ont publié cette information : Après le Soudan du Sud, leur pays est le deuxième pays le plus dangereux au monde ! Curieusement, en lisant la suite du classement, surprise pour les Congolais de Kinshasa ; leur pays est 9ème dans ce classement peu envieux, dans le top dix ! Coiffant de justesse au poteau l’Irak, l’Afghanistan et la Corée du Nord. Et cela fait des années que la RD Congo navigue dans ce marigot nauséabond. Les mauvaise langues se poseraient la question suivante : ‘Wumela’ ? ». Il est à noter que Cheik Fita a éliminé de son blog la fenêtre « répondre »…
Quand on a une lecture «intra-congolaise» (retenez bien les guillemets), on ne peut que réfléchir comme le fait Cheik Fita qui vit à Bruxelles, capitale de la Commission européenne, mais surtout siège de l’Otan. Par ce privilège – car c’en est un – le confrère a voit ses possibilités limitées à celle de n’avoir qu’une lecture «extra-congolaise» du classement. Car, cette lecture permet de poser la question essentielle de savoir pourquoi seulement, sur près de deux cents Etats existants dans le monde, ces 32 sont «catégorisés» dangereux.
Concrètement et honnêtement parlant, aucun Etat ne fait le choix délibéré d’être un Etat dangereux. S’il le devient, c’est qu’un homme, un Etat ou une organisation a choisi d’empiéter sur ce qu’il a de sacré : sa souveraineté.
S’agissant particulièrement de la RDC, il est facile de constater l’absence, dans ce classement, des voisins comme l’Ouganda et le Rwanda, à la base de l’insécurité qui prévaut dans les Grands Lacs depuis une vingtaine d’années. Pour preuve, les Adf-Nalu, la Lra et autres Fdlr qui écument l’est de la RDC proviennent de ces deux Etats.
Résultat inattendu : les pays dont les mouvements insurrectionnels opèrent en territoire congolais sont catégorisés non dangereux, tandis que le pays victime est, lui, classé dangereux !
Avec une lecture aussi irrationnelle des réalités, comment peut-on attendre des « relais médiatiques » un regard positif sur leur propre pays.
Les adeptes du Congo Bashing recrutent
A la lecture de cette liste prêtée au Département d’Etat Américian, il se constate que le Soudan du Sud, le Cameroun, le Burundi, la RDC, le Kenya, le Tchad, le Burkina Faso, la Somalie, la République Centrafricaine, la Lybie, l’Algérie, le Nigeria, Djibouti et Niger sont des Etats africains. Première curiosité : le Soudan d’Omar El Béchir n’y est pas repris.
Israël, Yémen (lequel ?), le Liban, l’Irak, la Corée du Nord, l’Afghanistan, les Philippines, le Népal, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Pakistan, la Syrie et l’Iran sont des Etats asiatiques. Deuxième curiosité : les Philippines et le Timor Oriental où sévissent des mouvements insurrection n’y sont pas repris.
Les Honduras et le Venezuela sont des Etats américains tandis que l’Ukraine est le seul Etat européen repris sur cette liste.
Il suffit pourtant d’un peu de jugeote pour s’en rendre compte : tous les Etats cités dans la liste sont directement ou indirectement sous parapluie occidental sont en insécurité. D’où la question même du sens de ce classement.
Le raisonnement tiré par les cheveux engagera leur propre responsabilité dans les malheurs qui leur arrivent. Par contre, le raisonnement posé, parce que pragmatique, établira la responsabilité des « parrains » présents « omniscients », « omniprésents » et « omnipotents » dans l’Otan.
Une autre question se pose d’elle-même : lorsque le Département d’Etat américain présente la RDC comme pays dangereux dans une liste ne portant les noms ni du Rwanda, ni de l’Ouganda, n’est-ce pas que pour présenter ces deux voisins en pays plus rassurants pour les investisseurs que ne l’est le Congo ?
C’est l’évidence même.
Comme pour dire du Congo Bashing qu’il recrute pour faire des dégâts…
LE MAXIMUM AVEC OMER SONGO D.L