Avant la finale du CHAN 2016 organisé au Rwanda, et surtout dimanche 7 février à l’occasion du derby qui a opposé la sélection de la RD Congo à leur homologue malien. Les confrères de la presse nationale et internationale qui ont couvert l’événement en ont témoigné : au Stade Amahoro de Kigali, il y a avait plus de 80 % de rd congolais.
Les mêmes confrères n’ont cependant pas raté les personnalités politiques et sportives du pays qui ont effectué le déplacement de la capitale rwandaise. Dont l’ancien gouverneur de l’ex. province du Katanga et président du TP Mazembe de Lubumbashi, Moïse Katumbi Chapwe.
Pourtant, d’un certain point de vue, tout le monde pouvait fêter la victoire des fauves de la RD Congo sauf le président du club noir et blanc de Lubumbashi. Pour la bonne et simple raison que l’homme pratique une politique de recrutement totalement contraire aux intérêts du football national.
En RD Congo, les amoureux du ballon rond qui ont de la mémoire le savent : il n’est pas de trophée continental sans l’association des talents de la province du Katanga et ceux de Kinshasa. Il en a été ainsi en 1968, à l’occasion du premier sacre continental de la sélection nationale de football à Addis-Abeba en Ethiopie. Tout comme lors du second sacre au Caire en Egypte. Une sélection nationale de football forte c’est quasiment moitié joueurs du Katanga – moitié joueurs kinois.
Tel n’a pas été le cas cette année où l’on doit le sacre aux performances particulières d’un homme, l’entraîneur Florent Ibenge. L’homme a dû monter une sélection nationale en recourant à des athlètes de clubs de seconde zone, comme Renaissance FC, Shark XI, MK Etanchéïté, ou encore Don Bosco. Faute d’un nombre suffisant d’athlètes issus du club rd congolais champion d’Afrique, le TP Mazembe. Les rares athlètes du club noir et blanc de Lubumbashi sélectionnés par Florent Ibenge sont des rescapés des bancs de réserve et de l’équipe seconde : Merveille Bope, Bolingi Mpangi. Ils ont prouvé tout le long du CHAN 2016 que leur place, occupée par des joueurs étrangers, était ailleurs.
S’il y a un dirigeant du football qui aura torpillé systématiquement les talents nationaux, c’est bien le président du TP Mazembe qui, dès son arrivée à la tête de cette équipe phare de la RD Congo, l’a truffée d’athlètes zambiens, ghanéens, ivoiriens, etc. Mazembe est allé jusqu’à aligner, au cours d’un match de la Linafoot contre l’AS V.club de Kinshasa, jusqu’à 8 étrangers contre seulement deux rd congolais !
C’est donc à l’évidence une insulte au public sportif rd congolais que le recruteur de joueurs le plus extraverti du pays se pavane à l’occasion d’une victoire qui aurait pu être une défaite à cause de son recrutement strictement mercantile. L’apport de Moïse Katumbi dans la formation de la sélection nationale de la RD Congo a été négatif.
E. MUKUNA