Dans un rapport rendu public mardi dernier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a recommandé la réduction de 1.700 hommes l’effectif de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), rapporte une dépêche de Xhinua.
Cette réduction qui sera la deuxième en moins de deux ans, est possible sans compromettre le mandat de la Monusco si des progrès sont faits dans la lutte contre les groupes armés actifs dans l’est du pays, a estimé Banki-Moon dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité.
Par cette réduction, le secrétaire général de l’ONU propose de réorienter davantage la Monusco vers des tâches de police dans la perspective des élections de novembre prochain en RDC.
La mission de l’ONU en RDC avait déjà réduit de 2.000 soldats son effectif au mois de mars dernier sur 20.000 soldats que comptait la mission.
Les autorités de la RDC réclamaient la réduction d’environ 6.000 personnes dans le cadre d’une stratégie du retrait progressif des Casques bleus sur le sol congolais, mais s’étaient jusque-là heurté à l’obstruction de l’allemand représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RD Congo. Faute de s’entendre sur ce sujet, Kinshasa a quasiment réclamé et obtenu le départ du diplomate allemand de son territoire.
La proposition de Ban Ki-moon va être discutées la semaine prochaine au Conseil, qui doit renouveler le mandat de la Mission avant fin mars. La force de la Monusco qui a un nouveau commandant depuis la semaine dernière est en République démocratique du Congo depuis plus de 15 ans, avec une mission essentiellement axée sur la protection des populations civiles, et déploie près de 20.000 hommes en uniforme.
Son mandat militaire a été considérablement renforcé depuis 2013, avec pour mission de neutraliser les différents groupes armés nationaux et étrangers qui écument l’est du pays et sont autorisés à recourir à la force de manière offensive.
Malgré le renforcement du mandat de la force de l’ONU, la région de l’est de la RDC, en particulier le deux Kivu, reste déchirée par la violence suite à la présence des groupes armés encore actifs, notamment les rebelles ADF-ougandais qui ont massacrés plus de 350 personnes depuis le mois d’octobre de l’année dernière.
L’organisation des élections prévue cette année est l’un de défis qui inquiète profondément les autorités de la Monusco, qui ont annoncé le mois dernier le retour de l’effectif d’une grande partie de la police qui compose sa mission à GOMA pour la ville de Kinshasa en vue de sécuriser les élections.
Dans son rapport, M. Ban se dit d’ailleurs “profondément troublé par la montée des tensions politiques dans le contexte du processus électoral, par l’augmentation du nombre d’incidents en matière de sécurité et par les violations des droits de l’homme qui risquent de déboucher sur des troubles civils et des violences généralisées si des mesures ne sont pas prises”.
Il a par ailleurs encouragé le président Joseph Kabila de la RDC à engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours.
AVEC XHINUA