Le président du Parti Travailliste (PT) et porte-parole de l’opposition nationaliste, le député national Stève Mbikayi, évalue de manière plutôt réaliste le processus électoral en cours en RD Congo. L’homme, on le sait, soutient le dialogue conjointement avec quatre autres leaders de l’opposition dite citoyenne, auxquels se sont joints deux anciens vice-présidents de la République sous le schéma 1+4, Azarias Ruberwa du RCD Goma et Arthur Z’Ahidi Ngoma des Force du Futur. Stève Mbikayi estime que si d’ici fin décembre 2015 le dialogue ne se tenait pas, sa plate-forme se verra dans l’obligation de soutenir l’idée d’une transition. Parce qu’il sera impossible que le pays organise toutes les élections dans le laps de temps qui restera d’ici à la fin du second mandat présidentiel. « Il faut être réaliste et dire la vérité au peuple », estime le président du PT.
Cet argumentaire justifie l’appel au dialogue dès maintenant afin de permettre aux acteurs politiques toutes tendances confondues de lever dissiper les équivoques. Mbikayi regrette que les acteurs politiques perdent inutilement le temps au lieu d’amorcer une entente sur le calendrier électoral, tout en rappelant qu’il est contre les élections bâclées, organisées dans la précipitation. « Si on constate qu’il sera impossible d’avoir des élections dans le délai, il est normal que l’on passe à une période de transition afin de faciliter la tenue de meilleures élections, entendu que l’opposition a besoin de gagner et de montrer à l’opinion de quoi elle est capable aux affaires », explique-t-il.
Cependant, Stève Mbikayi ne voit pas d’un bon œil la création récente d’un Front Citoyen après la réunion de l’île de Gorée au Sénégal, pour la simple et bonne raison qu’elle porte des germes de dépendance extérieure, selon lui. La perspective est contraire aux idées nationalistes défendues par son parti politique.
Didier Okende Wetshi