Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, qu’accompagnaient le Vice-président Norbert Basengezi Katintima et Gustave Omba Bindimono, membres de l’Assemblée Plénière, ont conféré mardi 22 décembre 2015 au siège de la CENI avec les leaders de la Société Civile membres de la grande Commission « Education Civique et Observation Electorale » (EDUCIEL) autour du processus électoral en République Démocratique du Congo, rapporte une dépêche de la centrale électorale parvenue au Maximum. Ils ont passé en revue l’ensemble des considérations majeures pour la faisabilité des élections en RD Congo ainsi que sur les différents apports attendus des autres parties prenantes au processus électoral, notamment la Société Civile.
Il s’agissait d’une première rencontre du genre entre les membres de l’EDUCIEL et le nouveau président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Une rencontre haute en couleur qui a rassemblé une bonne partie des acteurs influents de la société civile. Occasion pour Corneille Nangaa de féliciter les acteurs, responsables et représentants des organisations de la Société Civile du domaine de l’éducation civique et de l’observation électorales.
Conduits par monsieur Gérard Bisambu M’Pangde, coordonnateur et Porte-parole de la Commission Education Civique et Observation Electorale (EDUCIEL), les leaders de la société civile ont salué l’initiative du nouveau leadership de la CENI qui a choisi de les recevoir en priorité aux fins d’échanger sur les différents contours du processus électoral en République Démocratique du Congo.
Dans le mot de bienvenue prononcé pour la circonstance, le président de la CENI s’est focalisé sur les encouragements de l’autorité institutionnelle à l’endroit des acteurs de la société civile pour le travail abattu en appui aux processus électoraux en République Démocratique du Congo.
Les membres de l’EDUCIEL, par la voie du Coordonnateur Porte-parole, Gérard Bisambu, ont présenté leurs civilités aux nouveaux Président et Vice-président de la Centrale électorale congolaise (CENI) avant de formuler quelques préoccupations en rapport avec la nouvelle vision de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les perspectives pour l’élaboration d’un calendrier réaménagé et les principaux défis qui guettent le processus électoral congolais aujourd’hui.
Les leaders de la Société Civile mobilisés
Corneille Nangaa Yobeluo a partagé avec ses hôtes de marque les différents acquis, défis et problèmes qui se dressent sur le parcours du processus électoral congolais. Comme acquis, a-t-il souligné, la CENI vient d’achever une cartographie électorale stabilisée de 88.000 villages identifiés et géo-localisés. Une première en République Démocratique du Congo. Autre acquis souligné, le consensus déjà obtenu en ce qui concerne la révision du fichier électoral. A ce sujet, le président de la CENI a informé ses visiteurs que cette révision du fichier électoral comporte elle-aussi des avantages et inconvénients. En cas de révision partielle, la population attendue est estimée à 17.266.631 personnes tandis qu’en cas de révision totale du fichier électoral, la CENI se prépare à enrôler 40.901.135 d’électeurs. Parlant des besoins en cartes d’électeurs, le président de la CENI a indiqué qu’en cas de révision partielle, la CENI devra acquérir 22.446.620 cartes d’électeurs contre 53.171.476 cartes pour la révision totale du fichier électoral. Et de poursuivre que 6.100 centres d’inscription à ouvrir pour la partielle contre 10 à 19.100 prévus pour la totale. En ce qui est des kits d’enrôlement, la révision partielle recommande l’achat de 12.200 kits tandis que la révision totale du fichier électoral exige entre 20.200 et 38.200 kits. Autant d’informations mises à la disposition des acteurs de la société civile.
Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a par ailleurs rassuré ses interlocuteurs quant aux avancées enregistrées en quelques semaines de travail depuis sa prise de fonction le 19 novembre 2015.
D’autres problèmes ne relevant pas exclusivement de la compétence de la CENI ont été évoqués. Parmi eux, des préoccupations identifiées et qui appellent des solutions extérieures à la CENI. C’est par exemple, les différents défis législatifs des élections qui exigent la révision de certaines lois essentielles telles que la Loi portant identification et enrôlement des électeurs et la loi électorale. La revisitation de la première loi s’impose du fait de quelques incohérences constatées par rapport à la loi électorale. En effet, la loi portant identification et enrôlement des électeurs datant de 2004 ne prévoit nullement l’enrôlement et le vote des congolais de l’étranger alors que la loi électorale elle, dispose en son article 5 que « le Congolais résidant à l’étranger qui remplit les conditions, titulaire d’une carte d’identité ou d’un passeport en cours de validité peut participer à l’élection présidentielle, selon les modalités déterminées par la Commission Electorale Nationale Indépendante en matière d’enrôlement et de vote ». La même loi électorale pose un autre problème en ses articles 115 qui stipule : « chaque circonscription électorale s droit à un nombre de députés égal au résultat des opérations suivants : 1. Un quotient électoral est obtenu en divisant le nombre total d’habitants de la République Démocratique du Congo par le nombre total des sièges à pourvoir à l’Assemblée Nationale », l’article 145, alinéa 2 stipule : « le nombre des sièges à pourvoir pour chaque Assemblée provinciale varie entre un maximum de 48 et un minimum de 18. Il est calculé proportionnellement au nombre d’habitants de la province ». Il s’agit pour la CENI, des questions qui ne peuvent favoriser l’organisation urgente des opérations électorales.
Enfin, la CENI a évoqué d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que les principaux intervenants au processus électoral se prononcent très clairement afin que des options responsables soient levées. C’est notamment la question du financement des élections. D’autres inconnues qui appellent une large consultation sont notamment celles relatives aux 23.000 candidatures enregistrées aux élections provinciales. Il est question d’en établir une option pouvant apporter une réponse définitive aux candidats et aux électeurs, étant donné que ces élections ont été convoquées en fonction du fichier électoral en vigueur. A cela, il convient d’ajouter les listes des candidats qui ont été élaborées sur la base des anciennes alliances politiques, lesquelles sont entrain de connaitre des sérieuses déformations actuellement. Toutes ces questions ont été passées au peigne fin par l’actuel président de la CENI.
J.N.