Trente et une personnes sont mortes en près de trois semaines dans des inondations provoquées par une succession de pluies torrentielles à Kinshasa, selon les autorités urbaines de la capitale de la République démocratique du Congo. Depuis le 19 novembre, “nous avons enregistré 31 décès provoqués par l’écroulement des maisons”, a déclaré Emmanuel Akweti, ministre de l’Intérieur de la ville-province de Kinshasa, cité par l’Afp.
Du fait des fortes précipitations, près de 20.000 familles se retrouvent sans abri, a ajouté le ministre, qui a invité les habitants des zones inondées à les “quitter sans délai en prévision d’une succession de nouvelles fortes pluies d’ici à la fin du mois ».
L’immense majorité des habitants de Kinshasa, mégapole d’environ 10 millions d’habitants, se débat dans la misère. La plupart des décès a été concentrée dans les quartiers particulièrement pauvres du sud et de l’est de la capitale, notamment en bordure du fleuve Congo et de la rivière N’Djili qui sépare la capitale en deux sur la route de l’aéroport international du même nom.
La saison des pluies à Kinshasa court habituellement d’octobre à mai. Cette année cependant, la saison sèche s’est prolongée jusque vers la mi-novembre.
En moins de trois semaines, a déclaré M. Akweti, il est tombé 450 mm d’eau sur la capitale, soit près du tiers des précipitations annuelles moyennes.
“Nous sommes convaincus que ces pluies inhabituelles ont une relation avec le changement climatique”, a ajouté le ministre.
Mardi dernier, le Premier ministre congolais, Matata Ponyo, s’était rendu en visite dans un quartier proche où la rivière Ndjili, affluent du Congo, sortie de son lit.
Selon un message diffusé sur le compte Twitter de la Primature, “les habitations riveraines sont des constructions anarchiques qui ont payé le prix lourd”.
A la suite des inondations, la principale station de pompage de la ville a été gravement endommagée. Les autorités ont indiqué que l’alimentation en eau dans les quartiers centre et est (habituellement intermittente) devrait être rétablie en fin de journée.
Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a ordonné la totale prise en charge par le gouvernement central et le gouvernorat de la ville de Kinshasa des charges nécessaires, en vue de venir en aide aux familles éprouvées et aux personnes victimes de dernières calamités naturelles, à la suite ces des pluies diluviennes qui ont endeuillé la capitale et certaines provinces du pays.
C’était au cours de l’importante « réunion de crise » présidée, mercredi dernier en son cabinet de travail de la Gombe, et à laquelle ont pris part le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, le ministre des Infrastructures et travaux publics, Fridolin Kasweshi, le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Omer Egbake Yangembe, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, et le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Néhémie Mwilanya.
Au sortir de la réunion, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, a indiqué qu’il a été dégagé et stigmatisé les responsabilités de l’Etat et de certains de nos compatriotes, en ce qui concerne le non-respect des lois et règlements en matière de construction et d’assainissement des milieux urbains.
Evariste Boshab, a fait savoir que le Chef de l’Etat, à la suite de cette situation, a ordonné la stricte application par les autorités concernées, notamment les commissaires spéciaux et autres responsables des affaires foncières, des lois et règlements relatifs à l’organisation urbaine à travers le pays , afin que des cas de pareilles calamités naturelles n’endeuillent plus jamais le pays.
J.N.