Lundi 8 décembre dernier, sous une pluie battante, un bus de marque Iveco qui dessert le trajet Kinshasa-Lufu, le territoire frontalier situé entre la République Démocratique du Congo et la République d’Angola d’où il revenait et destination de Selembao, a tué plus de cinq personnes sur l’avenue de Libération, (ex-24 Novembre), précisément au niveau de l’arrêt Camping dans la commune précitée. Il était 17 h passées lorsque cet incident s’est produit. «Une panne de frein serait à la base de cet accident tragique», a-t-on appris des sources policières. Soudain, cet accident relance le débat sur l’implantation des arrêts de bus à Kinshasa.
Car, en l’espace de quatre mois, ce malheur vient allonger la liste des victimes d’accidents de route dans la commune de Selembao. En août dernier, un accident de circulation avait causé la mort de douze personnes au croisement de l’avenue By-pass et le Triangle de la Cité Maman Mobutu. C’était lors d’une collusion entre un camion-remorque et un bus de transport en commun de marque Mercédès, généralement appelé esprit de mort.
Le même jour, un autre accident de route avait ôté la vie à une personne au niveau de l’arrêt Libulu, vers Camp Badiadingi dans la commune de Ngaliema. En son temps, le bourgmestre de la commune de Selembao, avait déclaré que cet accident était dû à l’excès de vitesse et à la défaillance du système de freinage du bus qui provenait de Ngaba.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est encore et toujours un problème de freinage qui a endeuillé les familles kinoises. Voilà qui mène à s’interroger sur le sens du contrôle technique qui avait été initié avec fracas par les autorités urbaines à Kinshasa. «Le véhicule en destination de l’UPN avait un problème de frein, après avoir remarqué ce problème technique, le conducteur aurait voulu finir sa course contre un gros véhicule de marque Volvo qui était devant lui, mais il a préféré le dévier, d’où le pire», avait-on renseigné.
Trois voitures de marque Toyota surnommées par les kinois Ketch qui assuraient le transport en commun entre UPN et Selembao, avec à leurs bords des passagers ont été broyées par ce bus en provenance de Lufu. Bilan : plus de cinq personnes mortes.
Statistiques
Pour rappel, il y a peu, le président de la Commission nationale de la prévention routière CNPR, Wilma Vale-Manga, annonçait la baisse des cas d’accidents à Kinshasa. Il se fiait aux statistiques en sa disposition après la campagne de sensibilisation des usagers de la route au civisme routier menée par le ministère des Transports et voies de communication. «La ville de Kinshasa a connu une réduction sensible d’accidents de circulation routière passés de 2.842 cas, avec 485 tués en 2013 contre 1.686, avec 322 personnes tuées durant le premier semestre de l’année 2015 et le dernier semestre 2014», faisait-il remarquer.
Et Wilma Vale-Manga de renchérir que ces statistiques sont confirmées par les résultats des enquêtes menées par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), dans les pays membres de l’Union africaine dans le cadre de la 3ème Conférence sur la sécurité routière 2011-2020 tenue dernièrement à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le président de la CNPR a indiqué que la baisse d’accident est le fait de la campagne de sensibilisation des usagers de la route au civisme routier menée par le ministre des Transports et voie de communication depuis 2013, par le canal de la CNPR.
«Mais également suite à l’engagement pris par la RDC depuis 2013, sur la mise en œuvre du Plan mondial pour la décennie d’action de la sécurité routière 2011-2020», a-t-il dit.
En outre des tests de dépistage du taux d’alcool avec des éthylotests ou alcooltests sur quelques artères principales de Kinshasa, avaient été effectués sur des chauffeurs. A ce sujet, il était satisfait de cette opération réalisée pour la première fois en RDC dans le cadre de la campagne de sa structure, organisée en partenariat avec la Fédération handicap international du 3 juillet au 3 août dernier.
Cette campagne était axée sous le thème «l’alcool au volant et l’excès de vitesse tuent. Ensemble luttons contre les accidents de circulation routière dans notre pays».
R.M.