En RD Congo, l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter. Dramatiquement. En raison d’un indécrottable complexe du colonisé, selon ce qu’en pensent certains, sans doute. Tout est affaire de don, de cadeau, pour nombre d’acteurs politiques et leurs dépendances, y compris dans les médias faiseurs d’opinions.
Le dialogue politique inclusif initié par le Président de la République en fonction, Joseph Kabila, semble souffrir aussi de cet espèce d’atavisme. Plutôt que d’œuvrer à la génération de conditions politiques de préservation des acquis d’années de paix et de démocratisation laborieuse, l’opposition politique estime devoir attendre, laisser couler le temps, pour que la manne (du pouvoir) lui tombe, toute cuite, du « ciel » occidental.
C’est la quintessence de la dernière saillie estampillée UDPS/Tshisekedi, dont le patron, Etienne Tshisekedi aurait préféré s’entretenir avec l’émissaire onusien, Saïd Djinnit, de la dépossession effective de tout ou partie du pouvoir de l’actuel Chef de l’Etat avant tout dialogue.
Outre que les observateurs avertis ne voient pas comment l’ONU s’y prendrait pour satisfaire les appétits gloutons de ce parti politique opposant depuis les années ’80, on se demande pourquoi, dans ces conditions, il ne vaudrait pas mieux attendre fin 2016, au terme du mandat présidentiel en cours, pour négocier. Tant qu’on y est.
Etienne Tshisekedi et une partie de l’opposition politique rd congolaise semblent animés de convictions discutables, notamment : que la fin du mandat du Président de la République en fonction leur apportera le pouvoir d’Etat, un peu comme sur un plateau d’argent ; Il semble illusoire de croire que Joseph Kabila parti, il ne se trouvera personne dans sa famille politique pour convoiter et reconquérir les rênes du pouvoir. Mais encore, que le pouvoir d’Etat en RD Congo est un cadeau que l’ONU ou l’Occident peut offrir à l’opposition ; ce dont on peut douter, à en juger par tout le mal que le même Occident éprouvé à éteindre les feux allumés dans ce pays et dans la région à la fin des années ’90.
Ce qui surprend plus d’un au pays de Patrice Lumumba comme à l’étranger, c’est cette réédition des mêmes pratiques politiques qui ont non seulement montré leur irréalisme mais plongé le pays dans la plus grande crise qu’elle ait jamais connu depuis les années ’60 : les tentatives de balkanisation des années ‘2000.
Avant et après la Conférence Nationale Souveraine de 1990, le départ de Mobutu et la primature si pas la présidence de la République, c’est déjà ce que Etienne Tshisekedi et l’UDPS réclamaient. Ni plus ni moins. Naturellement, ni l’un ni l’autre n’ont jamais été acquis. Mobutu, c’est une rébellion soutenue par deux petits pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, qui en vint finalement à bout. L’opposition Tshisekediste de l’époque n’aura fait que leur préparer le terrain grâce à un travail de sape systématique du pouvoir en place à l’époque.
En 2015, près de 25 ans après l’épopée de la Conférence Nationale Souveraine, l’opposition fait remake, non sans quelque ridicule. Kabila doit partir, vante-t-elle avec un bel ensemble théâtreux. Comme si le départ de l’actuel Président de la République était la panacée.
Wait and see.
J.N.