En 2001, à la faveur d’un voyage à Dallas, aux Etats-Unis, feu Cardinal Fréderic Etsou avait été mis au courant par un groupe d’hommes d’affaires chrétiens (Full Gospell), du projet Okapi qui consiste au transfèrement des eaux du fleuve Congo vers l’Afrique du sud. Longtemps resté en veilleuse par rapport au projet inhérent au transfèrement des eaux de l’Ubangui vers le lac Tchad, «Okapi» pourrait derechef être déterré, selon des experts.
La sécheresse rudoie derechef l’Afrique australe, même le Malawi, petit Etat lacustre et verdoyant, proche de l’Afrique centrale, en subit les effets. Mais avis d’experts, l’Afrique du Sud semble être l’épicentre de la diminution sensible de la crise de l’eau dans la région. Dans la région de Johannesburg, depuis plus d’une semaine, le gouvernement a officiellement interdit d’arroser le jardin. Le manque d’eau a des conséquences lourdes sur la vie quotidienne des Sud-Africains puisque des écoles, des cliniques et de nombreuses entreprises sont affectées.
C’est la première fois que la région du Gauteng fait face à une pénurie de cette ampleur. Les coupures d’eau touchent aussi bien les townships que les quartiers résidentiels et les zones d’activité de l’est de Johannesburg. La pénurie d’eau a également atteint certains quartiers de Pretoria. Selon les autorités, le problème est d’abord lié au vol des câbles électriques qui font fonctionner les pompes à eau de la région. Il n’y a donc plus assez de liquide dans les réservoirs pour approvisionner ses quelque 12 millions d’habitants. La vétusté des installations est également mise en cause. De nombreuses fuites dans les tuyaux ont en effet aggravé le problème et au moins 30% de l’eau potable disponible serait ainsi gaspillée.
Face à la colère des usagers, les autorités ont mis en place un plan d’urgence, mais l’opposition dénonce un nouvel échec du gouvernement, qui n’a pas su prévoir le problème. Des groupes d’intérêts, rapporte la presse locale sud-africaine, envisageraient désormais de relancer ce projet, véritable serpent de mer, consistant au transfèrement des eaux du Congo vers des stations de captage en Afrique du Sud. Le projet « Okapi», indique-t-on, ne serait guère de nature à susciter des inquiétudes quant aux besoins actuels et futurs de la RDC en eaux car les eaux du fleuve Congo seraient plutôt captées à l’embouchure, à quelques encablures de l’océan Atlantique… contrairement au projet de transfèrement des eaux de l’Ubangui vers le lac Tchad dont les effets autant sur l’écosystème que les besoins des populations bordières sont redoutés par certains experts. Toutefois, le gouvernement sud-africain ne s’est pas encore officiellement prononcé sur la relance du projet Okapi. Pretoria soutient, bien au contraire, que la crise de l’eau serait désormais « sous contrôle », mais elle reste inquiétante, car cette crise de l’eau s’ajoute à la menace d’une pénurie d’électricité. Ici encore, l’Afrique du sud compte sur la RDC.
POLD LEVI