Contrairement à l’image de preux chevaliers, serviteurs de la veuve et de l’orphelin, qu’ils essayent de se donner en République Démocratique du Congo en distribuant à tout bout de champ des bons et mauvais points aux acteurs politiques et sociaux, les membres du clergé catholique sont eux-mêmes en bute aux dysfonctionnements qui traversent la société congolaise.
C’est l’agence Belga qui donne l’information. Un prêtre catholique rd congolais, l’Abbé Edouard Kabongo, ancien curé de Loyers en Belgique, a été condamné mercredi dernier par la cour d’appel de Liège à une peine de deux ans de prison pour divers délits dont celui d’escroquerie à l’assistance sociale. Ce prêtre avait mené une double vie et avait grugé aussi bien ses paroissiens de Loyers (Wallonie), que le Centre public d’aide sociale (CPAS) et la hiérarchie belge de l’Église catholique romaine.
Le scandale avait éclaté en 2010, lorsqu’il fut découvert que Monsieur l’Abbé Edouard menait une double vie en Belgique. Il était curé dans une paroisse de Loyers et touchait un traitement de prêtre comme c’est le cas en Belgique. Mais il émargeait aussi sur la liste des bénéficiaires des indemnités du Centre public d’aide sociale en qualité de père de famille et ce dans plusieurs communes belges. « En admettant qu’il n’ait pas été en plus un curé et, à ce titre salarié, le fait de toucher des allocations d’assistance sociale dans plus d’une commune aurait relevé de l’escroquerie pure et simple », estime une source proche du dossier contactée par Le Maximum.
Les Centres publics d’aide sociale des communes d’Ixelles, Koekelberg et Schaerbeek dans l’agglomération bruxelloise ont ainsi été abusés par ce prêtre congolais. Elles se sont constituées parties civiles pour réclamer des dommages intérêts pour le préjudice subi que leurs avocats ont évalué à plus de 200.000 euros, soit près de 240.000 dollars. La cour a, à la suite de leur requête, ordonné des confiscations de biens accumulés par le prêtre – escroc pour faire droit à cette requête.
L’Abbé Edouard Kabongo était arrivé en Belgique en 1997, au lendemain de la chute du régime de Mobutu Sese Seko et s’était déclaré réfugié politique. À l’époque, il vivait déjà en ménage avec une femme qui lui avait donné des enfants comme c’est le cas avec certains membres du clergé catholique rd congolais. Une confusion relative à son nom lui avait permis de bénéficier d’une double identité.
En 2013, il avait été condamné en première instance par un tribunal de Namur à une peine de 200 heures de travail. Mais la cour d’appel de Liège a prononcé une sanction plus sévère en le condamnant à une peine de deux ans de prison ferme. Son frère qui a été son complice dans les divers abus, a écopé quant à lui d’une peine d’un an de prison ferme, avec arrestation immédiate. Quant à son « épouse », qui n’ignorait rien de ces turpitudes, elle a été condamnée à une peine de 150 heures de travail.
Zadain