Ainsi, la Cenco, l’Asadho, Vsv, la Linelit, les Syndicalistes etc. n’ont pas de place à ces assises voulues pourtant inclusives
Portant la date du 12 février 2015, la feuille de route d’Etienne Tshisekedi détermine les participants au Dialogue national. Elle note qu’à la suite des élections du 28 novembre 2011, « Deux tendances se dessinent clairement entre les tenants du statut quo et ceux qui militent pour le changement (…) Il va sans dire qu’un dialogue pourra mettre autour d’une table : Monsieur Etienne Tshisekedi et ses alliés pour le camp du changement » et « Monsieur Kabila et les siens pour le camp du statut quo ». Où le lider maximo situe-t-il la Société civile ? Nulle part. Aussi incroyable que cela puisse paraître, alors que l’Udps ne trouve aucun intérêt quant à leur participation au Dialogue qualifié de « VOIE ROYALE de résolution de la crise politique en République Démocratique du Congo (RDC) », Cenco, ONGDH et autres Syndicats ne dénoncent pas leur exclusion mais tirent plutôt à boulets rouges sur le Président de la République, seul à plaider pour des assises inclusives ! C’est quelque chose d’irrationnel…
Pourtant, si l’Udps a vécu son heure de gloire dès l’enclenchement du processus démocratique le 24 avril 1990, c’est grâce à la Société civile avec ses piliers principaux que sont les ONGDH, les confessions religieuses et le mouvement syndical.
A l’époque, un mot d’ordre de la part de ce parti suffisait pour mobiliser des foules que l’on passait pour des combattants. La marche des Chrétiens du 12 février 1992 en est l’illustration.
Vingt-trois ans après, personne ne pouvait imaginer l’Udps réduite à organiser un meeting devant son siège national à Limete et à réunir péniblement 300 combattants !
Le désamour – parce que c’en est un – s’est concrétisé au lendemain des élections du 28 novembre 2011. L’Udps n’a eu qu’à le constater : tous ses appels à mobilisation pour réclamer le fameux impérium n’ont pas attiré la Société civile comme par le passé. Les manifestations organisées dans la foulée du 13° sommet de la Francophonie ont convaincu les irréductibles : le lion n’a plus de dents.
C’est pour dire que beaucoup d’eau, comme on dit, a coulé sous le pont.
Ceux qui connaissent le mode de fonctionnement de l’Udps savent comment ce parti se venge des forces politiques et sociales qui tentent de s’affranchir de son emprise : exclusion.
Veut-il réellement de la réussite de ces assises ?
Partant, il n’y a pas d’omission dans l’exclusion subtile de la Société civile constatée dans la feuille de route d’Etienne Tshisekedi. Car même lorsque le lider maximo utilise le verbe « pouvoir », l’interprétation est plutôt « devoir ». Aussi, lorsqu’il détermine dit que le « dialogue pourra mettre autour d’une table », en réalité, dans son entendement, il faut comprendre que le « dialogue devra mettre autour d’une table ».
Qu’on ne se trompe pas : les Alliés dont il est question dans la feuille de route sont des acteurs politiques. D’ailleurs, Félix Tshisekedi les a clairement identifiés dans l’interview du 25 novembre 2015. A la question de savoir s’il n’a pas « le sentiment d’être un peu seul face à Joseph Kabila ? » par rapport au Dialogue, c’est-à-dire sans alliés, il répond : « Ce que vous dites n’est pas sympathique’ vis-à-vis de nos autres alliés. Je pense notamment à Jean-Pierre Lisanga Bonganga ainsi qu’à Eugène Diomi Ndongala avec la MPP (Majorité présidentielle, populaire) qui est un regroupement politique qui va au- delà des frontières de la Démocratie chrétienne. Je pense également au ‘G14’ que dirige le Dr Kabamba Mbwebwe. Il y a enfin la base de l’UDPS qui a largement adhéré au schéma du dialogue. Comme vous pouvez le voir, tous ces alliés constituent une force politique sérieuse. Par conséquent, nous ne nous sentons nullement seuls ».
Un dialogue mettant face-à-face Kabilistes et Tshisekedistes signifie exclusion pure et simple aussi bien de « Dynamique » et « G7 » pour les politiques et de la « Société civile » pour les apolitiques.
Or, les matières retenues dans l’ordre du jour (aïe !), notamment la définition du processus électoral consensuel, la restructuration de la Céni, le contentieux électoral, le fichier électoral et la traçabilité des résultats concernent aussi la Société civile.
En excluant celle-ci du Dialogue national, Etienne Tshisekedi veut-il réellement de la réussite de ces assises ?
A la Cenco, à l’Asadho, à Vsv, à la Linelit, aux Syndicalistes etc. de réfléchir.
De réfléchir sérieusement.
Geser Batantu