21 novembre 2015. La journée sera marquée dans les annales de la Convention des Congolais Unis (CCU) de Lambert Mende Omalanga. Ponctuant un regain d’activisme observé depuis quelques semaines, la Ligue des jeunes du parti, que dirige avec brio Thierry Monsenempwo, a franchi un cap de plus : la conquête du mythique centre Ymca à Matonge. Au rendez-vous, plus de 2000 jeunes venus de toutes les 24 communes de la capitale kinoise. Exaltant. Au point de faire dire à l’homme du jour, le jeune Monsenempwo, que la jeunesse kinoise n’était pas à Ndjili Ste Thérèse, allusion à la dernière manifestation publique de l’opposition. Elle est à Ymca, ce temple du basket-ball rd congolais, avec et pour Joseph Kabila. Une proclamation va-t-en guerre de la part d’un jeune leader qui n’entend sûrement pas s’en tenir au fait de guerre du week-end.
Samedi dernier, la CCU et Lambert Mende ont installé des présidents communaux : 24 au total, qui ont la charge de mobiliser pour ce parti nationaliste-lumumbiste. Dans le mot de circonstance prononcé à l’adresse des jeunes, l’autorité morale de la CCU, également porte-parole du Gouvernement de la République, a planché sur … le dialogue politique. Pour expliquer la pertinence de l’option prise par le Président de la République et autorité morale de la Majorité Présidentielle (dont se revendique la CCU), et donner la position du parti sur la médiation de la communauté internationale exigée par certains partis politiques de l’opposition.
La dernière décision sur le sujet revient au Chef de l’Etat, a assuré Lambert Mende. Joseph Kabila est le seul à pouvoir apprécier et jauger, en dernier ressort, la stratégie idoine pour l’avenir politique du pays, a indiqué M. Mende, quelques chiffres à l’appui : dans la région de Beni au Nord-Kivu, ce sont près de 400 civils qui sont tués à l’arme blanche par les rebelles ougandais de l’ADF. Pourtant, en France, pour 130 personnes à peu près, François Hollande a convié tous les partis politiques, le Front National de Marine Le Pen y compris, pour décider de la question des attentats terroristes. Le dialogue national s’impose donc, rien qu’à en juger par le nombre de morts de Beni rural.
Au sujet de la médiation internationale, même si le dernier mot revient à Joseph Kabila, Mende a tenu à rappeler aux jeunes de la CCU qu’en 1960, la victoire électorale du peuple congolais avait été vidée de sa substance par la même communauté internationale. En 1960, a-t-il rappelé en substance, l’ONU était déjà là. Raison pour laquelle, à tout prendre, la CCU préférerait une médiation africaine pour ne pas redonner aux occidentaux l’occasion de tirer les drapes du côté de leurs intérêts. Comme toujours.
J.N.