Les habitants de Sangamamba, au quartier Ngomba-Kinkusa dans la commune de Ngaliema, dans la partie Ouest de la ville province de Kinshasa, ont vécu un drame, le lundi 9 novembre dernier : le décès d’un jeune homme d’une vingtaine d’années et d’un élément de la police nationale. (Non identifié), à la suite d’une rixe.
Selon des témoins, tout est parti de la descente de deux policiers armés dans une parcelle qui entretient un fumoir de chanvre et un point de vente d’alcool frelaté, communément appelé Lotoko, boisson très prisée par une certaine couche de la population kinoise. Mission des agents de l’ordre : mettre aux arrêts le dépositaire du chanvre et au besoin, interpeller les fumeurs. A leur arrivée, ils ont surpris des jeunes gens dont l’âge varie entre 17 et 20 ans fumant bruyamment du chanvre.
Comme d’usage, le propriétaire du fumoir a offert USD 50 aux policiers pour se tirer d’affaire. Mais au lieu de s’en contenter, les deux policiers ont multiplié les menaces sur les jeunes surpris sur les lieux. Exigeant de l’argent de chacun d’eux. En réaction, un jeune fumeur d’herbes non identifié, arguant du fait qu’il était élève, a refusé d’obtempérer à l’ordre de paiement. S’en est suivie une vive dispute avec les agents de l’ordre dont un a dégainé et tiré une balle qui a tué le jeune fumeur sur le champ.
En représailles, les jeunes de Sangamamba se sont mis à la chasse des policiers, jusqu’à mettre la main sur l’un d’entre eux, l’assassin ayant réussi à prendre le large. Lynché à mort, le policier est décédé lui aussi. Tout l’après-midi du 9 novembre, le quartier Sangamamba a été encerclé par les éléments de la police venus remettre de l’ordre.
Entre temps, le corps du jeune homme a été déposé dans une morgue de la place et celui du policier a été récupéré par les services de l’Etat attitrés. Mais l’arme du policier meurtrier aurait été récupérée par les jeunes du quartier Sangamamba. Ce qui relance le débat sur la détention d’armes à feu par des personnes sans qualité. La crainte des habitants de ce coin de Kinshasa est de voir cette arme exacerber l’insécurité dans le quartier, au cas où les gens mal intentionnées se mettraient à s’en servir à des fins criminelles.
MONNAIE COURANTE
En fait, vendre du chanvre et l’alcool toute sorte confondue c’est la tendance dans la capitale Kinshasa. (Alcool frelaté, le whysky communément appelé zododo : Tyson, Pastis, mayi ya pembe etc. Les communes, quartiers, rues et ruelles de Kinshasa ne sont pas épargnés de ce phénomène. Or, il y a peu, la mairie de Kinshasa avait interdit la vente de ces différentes boissons nocives. Mais cette mesure n’a pas été suivie d’effets.
La faiblesse de ceux qui gèrent au quotidien la ville province de Kinshasa réside dans le défaut de suivi des décisions prises. Le constat est que la vente des boissons prohibées il y a peu, s’intensifie au vu et au su de tout le monde. Là où le bât blesse, c’est lorsque les vendeurs les exposent au grand jour le long des artères principales de la ville.
R.M.