Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Théophile Mbemba Fundu a réaffirmé mercredi, devant la plénière du Sénat, que la suspension des enseignements du 3ème cycle à l’Université pédagogique nationale de Kinshasa (UPN) s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’excellence par un enseignement de qualité et non pas dans l’instauration de la culture des antivaleurs à l’ESU, renseigne une dépêche de l’Acp.
Il paraphrasait ainsi le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange qui avait parlé de la RDC comme « pool d’intelligence ».
Théophile Mbemba Fundu qui a reçu des félicitations de plusieurs sénateurs qui sont intervenus à cette occasion pour sa décision courageuse, à la suite de sa réponse à la question orale avec débat du sénateur Nelson Bya’Ene Esongo sur cette question, a fait savoir qu’il n’est pas interdit d’organiser le 3ème cycle à l’UPN, mais cet établissement devra répondre à un certain critérium, notamment le personnel enseignant qualifié.
Le ministère de l’ESU est dans son rôle de veiller sur la qualité de la formation, a-t-il précisé.
Les questions soulevées par les représentants des provinces ont évolué vers un débat à évaluer l’ensemble du secteur, au-delà de l’organisation du 3ème cycle à l’UPN qui a pour condition essentielle le personnel enseignant qualifié en rapport avec les 7 filières.
Réponses du ministre de l’ESU
Le Pr Théophile Mbemba a saisi cette occasion pour donner la genèse de l’évolution du statut de l’Institut pédagogique national (IPN) vers l’UPN avec deux axes : la discipline spécialisée sur la formation des enseignants et la pédagogie.
Mis à part les filières qui ont existé avant, l’UPN, a-t-il dit, a ouvert plusieurs autres, notamment celles de sciences de la Santé, médecine vétérinaire, zootechnique, sciences de la communication et de l’information, un programme de cours non encore sanctionné par un texte légal pour certaines filières.
En plus, l’UPN a créé de son gré l’Ecole doctorale avec des excroissances provinciales ne fournissant pas de garanties quant à la qualification de la formation, a révélé le ministre.
Mais pour le 3ème cycle, il fallait un recadrage pour cette institution qui constituait une référence nationale africaine dans le domaine de la pédagogie appliquée.
Pour Théophile Mbemba, le désordre qui s’était installé au sein de certains établissements d’enseignement supérieur a conduit le gouvernement à intervenir pour remettre de l’ordre « dans la boîte ». Un critérium de sélection des établissements et des filières d’études devant organiser les enseignements du 3ème cycle a été arrêté.
Cette situation dangereuse pour l’avenir du pays a conduit le Premier ministre à instruire le ministre de l’ESU à faire un état des lieux et interdire l’organisation du 3ème cycle. C’est fort de cette réglementation, et au regard d’un des critères jugés éliminatoires (personnel académique qualifié), et après enquêtes, que des établissements ont été classés en deux catégories : éligibles et non éligibles.
39 filières sur 138 évaluées ont été jugées éligibles dont 7 dans les Instituts supérieurs ayant conclu un partenariat scientifique avec d’autres universités. Pour les filières déclarées non éligibles, l’UPN a certes un personnel académique impressionnant en termes de nombre (322), mais bon nombre non encore qualifié.
Par ailleurs, le ministre de l’ESU s’est dit surpris d’apprendre qu’une grève illimitée avait démarré à l’UPN, sinon le responsable dudit établissement qui était présent au Sénat l’en informerait.
Il a, à cette occasion, invité la Chambre haute du Parlement à l’accompagner à la « reconceptualisation » du système d’enseignement de notre pays. Théophile Mbemba Fundu reviendra vendredi au Sénat pour répondre aux préoccupations des sénateurs qui n’avaient rien à avoir avec la question orale de Bya’Ene, signale-t-on.
Modeste Mbuyi