Devant près de mille étudiants venus de différents instituts supérieurs et universitaires de Kinshasa, le député national de l’opposition citoyenne, Justin Bitakwira a Bihona-Hayi, a démontré qu’il est resté égal à lui-même : serein, constant, précis et bref. Dans ce face-à-face avec la communauté estudiantine, mercredi 11 novembre 2015 dans la salle des fêtes Les Jumelles à Righini dans la commune de Lemba, Justin Bitakwira a su placer les mots à leur place, réussissant à convaincre l’auditoire, autour du thème « Faites de Moi ce que vous voulez ».
Au fait, l’élu d’Uvira a tout simplement remplacer la RD Congo par l’adjectif possessif Moi dans le thème du jour, indiquant c’est la RDC qui parle à travers lui. En réalité a-t-il soutenu, la RDC sera ce que la jeunesse et les acteurs politiques voudront qu’elle soit demain. « Détruite ou construite, tout dépend d’eux », a-t-il expliqué en substance, faisant savoir que la rencontre du jour s’inscrivait dans le cadre d’une campagne qui consiste à briser les chaines qui lient le pays, entendu que la RDC est un bois commun qui ne doit pas être brulé.
Justin Bitakwira a fait recours à l’histoire récente pour rappeler l’assistance ce le sort des pays comme la Libye, la Syrie, le Burundi etc. Pour lui, le dialogue reste la voie obligée pour éviter la crise à la Nation, soulignant que l’exercice du dialogue ne date pas d’aujourd’hui. En 1990, il y a eu dialogue avec le RCD Goma et d’autres. « Pourquoi refuser le dialogue aujourd’hui, et l’accepter demain après le chaos ? » Puisque poursuit-il, « On finira par dialoguer lorsqu’il y aura chaos, autant le faire déjà maintenant, surtout qu’on a près de 13 mois encore avant. Et c’est plus responsable pour tout averti ».
Cet homme qui se considère comme un petit Nelson Mandela, en raison de la correspondance entre certains traits marquants de sa vie politique avec celle de l’icône sud-africaine, fait savoir qu’à chaque fois qu’un problème surgira même à un jour de la fin du mandat présidentiel, la classe politique sera appelée à dialoguer.
Justin Bitakwira rappelle qu’il existe trois modes d’accession au pouvoir : par la voie démocratique (élections), l’insurrection populaire et par la lutte armée. De ces trois modes, l’élu de d’Uvira préfère le premier, au nom de l’amour de la patrie. Il invite l’opposition, qui semble opter pour l’insurrection populaire, à la retenue. Il l’invite en plus à s’organiser, faute de quoi ajoute-t-il, elle n’accédera pas au pouvoir parce qu’elle-même est incapable de se choisir un porte-parole qui puisse l’engager. « Les opposants qui y tiennent, doivent commencer par placer leurs enfants en avant plan, que d’utiliser les enfants des autres pour leur cause » déclare Bitak, qui fait savoir que le fait de réclamer le dialogue au nom de la paix, ne signifie pas qu’il est kabiliste ou défenseur d’un quelconque glissement, parce en date du 9 juin 2015 continue-t-il, il a dit au Président Kabila de laisser le pays en paix avant son départ.
Toujours dans ce chapitre ayant trait aux élections, il ajoute pour sa part, qu’il est prêt pour renouveler son mandat à la députation nationale en dépit de la peur qu’il constate chez d’autres acteurs politiques. Il s’étonne tout de même qu’on s’acharne seulement contre les institutions dont les mandats sont légitimes et légaux, au détriment de celles dont la légitimité pose problème, entendez le Sénat, les Assemblées provinciales, les gouverneurs des provinces. De toute façon s’agissant dudit glissement, Justin Bitakwira dit que le pays est entré déjà dans le glissement depuis le 25 octobre 2015 avec le raté des élections provinciales alors que les candidats avaient déjà payé leur caution.
Didier Okende Wetshi