Dans un échange avec Le Maximum, le ministre RD Congolais en charge de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’habitat, déclare qu’il pratique l’opposition telle qu’il l’a étudiée. Cet homme d’Etat, transfuge du Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, est membre du gouvernement de cohésion nationale. Dans l’équipe Matata II, Omer Egbake, qui s’était fait connaître de l’opinion kinoise à la fin de la décennie ’90 à travers l’Alliance des Bangala (ALIBA), fait preuve d’un enthousiasme sans réserves lorsqu’il évoque le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Les raisons dans l’entretien ci-après.
Modeste Mbuyi (M. MB): Monsieur le ministre, comment expliquer que vous parliez plus du Président de la République que du Président du MLC, parti politique dont vous faites partie ?
Omer Egbake (O.E.) : Je suis membre du gouvernement de cohésion nationale et ne peux travailler que sous les ordres du Chef de l’Etat. Ce dernier est l’unique Président de la République, et je suis ministre de cette-même république. Que voulez-vous que je dise à son égard ?
- MB: Mais vous appartenez à la famille politique de l’opposition, mais comment pouvez-vous manifester un pareil attachement à un membre de la majorité ? »
- E. :Mais qu’est-ce que ça change ? Si John Kerry accepte de travailler avec Obama n aux Etats-Unis, qu’est-ce que cela a changé dans sa carrière d’opposant ? Ils sont ensemble. Kushner avec Sarkozy, ils ont travaillé ensemble en France.
- MB: C’est cela le modèle d’une bonne démocratie ?
- E. : Mais oui, la démocratie que nous sommes en train de chercher, c’est une association des idées. Nous nous pratiquons l’opposition que l’on nous a apprise. Il faut l’appliquer correctement. L’opposition ne consiste pas en un antagonisme physique, mais c’est le fondement d’un développement solide d’une nation, dans le sens du choc des idées (idées de la majorité et celles de l’opposition)
- MB : De quelle opposition faites-vous donc partie ?
- E. : Nous, nous appartenons à l’opposition républicaine. Nous ne sommes pas de l’opposition radicale.
- MB: pouvons-nous avoir une idée sur vos ambitions politiques en termes d’élections ?
- E.: Une fois que j’aurai postulé, je serai réélu.
- MB: Monsieur le Ministre, je vous remercie !
- E. : C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis par MODESTE MBUYI