Le projet de loi des finances de l’exercice 2016 présenté par le gouvernement a été déclaré recevable par l’Assemblée nationale, mercredi dernier, au terme de la réplique du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, aux différentes préoccupations soulevées par les députés à l’occasion de la présentation de l’économie générale dudit projet de loi devant la plénière, rapporte l’Acp.
Ces préoccupations concernaient essentiellement les retombées de la stabilité macroéconomique, au regard de l’emploi, du pouvoir d’achat, du vécu quotidien de la population, de la répartition des ressources financières de l’Etat, la réforme institutionnelle et administrative, la préparation des élections, la problématique de la mise en œuvre de la décentralisation et la mobilisation des recettes et leurs qualités ainsi que les dépenses publiques.
Le Premier ministre, a dans sa réplique, assuré la représentation nationale du fait que le fruit de la croissance économique est perceptible et son impact sur la vie de la population réel. C’est ainsi qu’il a souligné les efforts du gouvernement pour booster davantage les secteurs productifs qui reposent essentiellement sur les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques.
Matata Ponyo a, par ailleurs, réfuté les allégations selon lesquelles plusieurs paradoxes entourent la croissance économique soutenue par le gouvernement. Le chef de l’exécutif national a précisé que le relèvement de l’économie nationale et le pouvoir d’achat, impliquent l’apport de tous dans un esprit de sacrifice pour l’internet général.
C’est ainsi qu’il a rappelé le souci du gouvernement de s’investir dans le social de la population, en accordant, dans le cadre du budget sous examen, une part importante aux secteurs de l’enseignement (15%), de la santé (10%) et de l’agriculture (8%), en soulignant le train des mesures gouvernementales qui visent le financement des projets dans les secteurs porteurs de croissance tel que l’agriculture, le transport et l’énergie.
S’appuyant sur les fondamentaux économiques, le Premier ministre a invité l’élite congolaise à s’interdire de retomber dans les erreurs du passé qui ont mis à mal l’économie du pays. Après avoir éclairé la plénière sur les zones d’ombre ayant fait l’objet des préoccupations des députés, la commission économico financière et contrôle budgétaire a reçu mission d’approfondir le projet de loi des finances pour son adoption dans un bref délai.
Le litige judiciaire RDC-Ouganda
La chambre Basse du Parlement a, en outre, auditionné, le même jour, le ministre Alexis Tambwe Mwamba, en charge de la Justice et droits humains, au sujet du litige judiciaire qui oppose la RDC à l’Ouganda devant la Cour international de justice (CIJ) de La Haye, aux Pays-Bas.
Ce membre du gouvernement a, à cette occasion, expliqué le contexte de cette affaire, les contraintes et les éléments du dossier. Il a signalé notamment la rétention sans qualité ni droit, des pièces du dossier par Me Tshibangu Kalala, ancien coordonnateur du collectif des avocats de la RDC, actuellement en détention à la maison d’arrêt de Makala, privant ainsi le pays de la possibilité de mieux asseoir sa défense dans cette importante affaire.
La RDC poursuit l’Ouganda devant la Cour internationale de justice depuis 2005 pour obtenir réparation des préjudices subis, suite aux interventions militaires ougandaises en Ituri, au Nord-Kivu et à l’Equateur entre 1998 et 2003. L’Assemblée nationale a, à ce sujet, recommandé au gouvernement d’user de tout son pouvoir pour récupérer les pièces du dossier détenues par le tiers, en vue d’une meilleure défense de la nation devant la Cour internationale de justice à l’audience du 6 janvier 2016 prochain. Il y va de l’intérêt supérieur de la nation, a insisté le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.
Didier Okende