Plusieurs agglomérations du territoire de Lubero, au Nord-Kivu, ont été paralysées lundi par une journée “villes mortes” au lendemain d’une attaque de rebelles rwandais qui a fait trois blessés graves dans un village, selon plusieurs sources congolaises citées par une dépêche de l’Afp.
“Nous avons décrété trois journées villes mortes à partir de ce lundi pour interpeller le gouvernement à restaurer la paix et la sécurité dans les agglomérations du sud du territoire de Lubero surtout“, a déclaré à Georges Kasongo, président de l’ONG Société civile de Lubero.
“Nous en avons assez des kidnappings […] et de l’insécurité [causée par] les FDLR” (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a ajouté M. Kasongo, joint par téléphone à partir de Goma, la capitale du Nord-Kivu, province déstabilisée par la violence armée depuis plus de vingt ans.
“La première journée est une réussite parce que toutes les activités ont été fermées. Il n’y a pas eu d’école, pas eu de marché et la population n’est pas partie (travailler) aux champs“, a-t-il dit.
Joint par téléphone à Lubero (environ 170 km au nord de Goma), l’administrateur du territoire, Joy Bokele, a déclaré avoir été “surpris par l’ampleur de ce mouvement dans le sud du territoire“.
“Le problème de l’insécurité est réel dans le sud du territoire de Lubero“, où “la population vit dans l’inquiétude“, a concédé M. Bokele.
“Nous pensons qu’il doit être résolu par le concours de tout le monde et surtout de la population, et non pas seulement par nous, autorités locales“, a-t-il néanmoins ajouté.
Dimanche, selon un responsable coutumier local ayant requis l’anonymat, deux hommes et une femme ont été poignardés par des FDLR qui ont attaqué leur village, Miriki, dans le sud du Lubero et sont depuis lors “entre la vie et la mort“.
Ces rebelles hutu rwandais, dont certains chefs sont accusés d’avoir pris une part active dans le génocide des Tusti de 1994 au Rwanda sont régulièrement accusés de commettre de graves crimes contre les civils dans l’est de la RDC.
A Kirumba, “il n’y a pas eu d’école lundi, les boutiques étaient fermées et les gens ne sont pas partis aux champs“, a dit à l’AFP Jean Maliro, enseignant dans cette localité du sud du territoire.
Joseph Kamali, commerçant à Kayna, a une quinzaine de kilomètres a confirmé que là non plus il n’y avait “pas eu d’activité“.
J.N.