Les déclarations faites par le clergé catholique dans les médias le mercredi 21 octobre 2015, juste après le choix voulu consensuel par les Confessions religieuses, de Corneille Naanga comme remplaçant de l’abbé Apollinaire Malumalu à la présidence de la Commission électorale nationale indépendant (CENI), ont donné cours à beaucoup de spéculations. Le Maximum s’est donné le devoir de fouiner dans les tiroirs des religieux afin de reconstituer les circonstances qui ont conduit à la désignation du Secrétaire exécutif national adjoint de la Centrale électorale. Première curiosité : sur le compte rendu de la réunion de la plateforme Confessions religieuses de la RDC du mardi 20 octobre 2015, signé par le rapporteur, l’Abbé Georges Kalenga, le nom de Corneille Naanga est repris, à côté de celui de Célestin Dimandja, comme candidat proposé par l’Eglise catholique.
Une question devrait, en principe, tarauder les esprits : Qu’est-ce qui fait qu’un candidat dûment proposé, en l’occurrence Corneille Naanga, soit transformé en démon aux yeux de l’église catholique en l’espace d’une nuit ? Selon des sources bien informées, le seul grand péché du candidat des confessions religieuses serait d’avoir préféré le culte dominical dans une église de réveil au gong de l’église de la paroisse catholique de son quartier. Témoignage. «Après la démission de l’abbé Malumalu, la Cenco a confié à la Commission Justice et Paix le travail de répertorier les potentiels candidats à sa succession. Et cette commission a fait un grand travail de sélection», confient certaines indiscrétions des milieux religieux. La commission a arrêté une liste provisoire « … de 15 noms dont 10 prêtres et 5 laïcs. Mais ne pouvant pas garder les candidatures des prêtres afin de rester cohérents avec l’argument que l’église avançait contre Malumalu, ces derniers ont été éjectés. Léon Botolo, un des 5 restants, a aussi été écarté parce que n’ayant pas fait le poids, il y a quelques années, face à Malumalu. Corneille Nangaa était donc en tête de la liste proposé par la Commission Justice et Paix avec trois autres personnes». Jusqu’au matin du 20 octobre, Corneille figurait et sur la liste de l’Eglise catholique et sur celle des Eglises de réveil au Congo (ERC). Il faisait donc virtuellement l’unanimité. Tous les chefs des Confessions l’avaient quasiment plébiscité.
Volteface !
Mais bon… le consensus ne sera vraisemblablement jamais congolais. Ce qui est regrettable du fait que les confessions avaient toutes, dès le départ, opté pour une désignation par consensus à défaut duquel il y aurait eu votre par élimination. «Après que les représentants de la Cenco aient découvert que Naanga n’était pas très catholique, tout a changé en un clin d’œil», témoigne-t-on. Puis : «l’Abbé Léonard Santedi, délégué de Mgr Djomo, le président de la CENCO en séjour à Rome, se rebiffe. Il propose à la place, Célestin Dimandja, un philosophe éprouvé». Le compte rendu du 21 octobre confirme ces propos: «Après les préalables pour la désignation, l’Eglise Catholique a pris la décision de ne plus participer à la désignation du remplaçant de Monsieur l’Abbé Apollinaire Muholongu Malumalu dans le cas où son candidat ne reçevait pas l’approbation des autres confessions religieuses. L’Eglise Catholique s’est retirée de la salle et par la même occasion le secrétaire général de la Cenco a retiré la candidature du professeur Célestin Dimandja au motif que les évêques n’ont pas accepté la candidature de Corneille Nangaa, quoique son nom ait figuré sur la liste des candidats potentiels de l’église catholique».
CV contre CV, entre le choix de la raison et celui de la passion
Au-delà de cette considération d’ordre religieux, Nangaa répond au critérium du candidat idéal dressé par les confessions religieuses elles-mêmes. «Les participants ont convenu de partir des critères fixés dans l’article 12 de la loi organique modifiant et complétant la loi n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI. Les critères suivant ont été ajoutés : La technicité en matière électorale, le leadership, la crédibilité, la capacité à travailler sous pression, la personnalité, le courage, nerfs solides, âge limite entre 40 et 65 ans, crainte de Dieu et être congolais», lit-on dans le compte rendu de la réunion du 19 octobre.
Un coup d’œil rapide sur les CV des deux candidats est on ne peut plus révélateur. Mais les catholiques ont dédaigné la voie de la raison, ainsi que le démontrent les PV des réunions des confessions religieuses publiés en fac ci-après.
Darnhell Matshi Compte rendu confessions rel