Le ministre provincial du Travail et de la fonction publique du Kongo Central, Elie Ngoma Binda, a lancé, mercredi dernier dans la salle polyvalente Victoria à Matadi, la campagne nationale de communication et de vulgarisation sur la vision de la réforme et la modernisation de l’administration publique, à l’intention des agents et fonctionnaires actifs et retraités venus de plusieurs coins de la province, rapporte l’Acp.
Le ministre Ngoma Binda a rendu un hommage déférent au Président Joseph Kabila Kabange pour les efforts qu’il déploie dans l’amélioration constante des conditions de vie et de travail du fonctionnaire de l’administration publique, en initiant cette réforme attendu des bénéficiaires directs et indirects.
Il a épinglé quelques maux qui constituent un frein à l’émergence d’une administration de développement, notamment la pléthore d’effectifs fictifs, le cumul des fonctionnaires éligibles à la retraite, le vieillissement du personnel et l’absence d’une politique de rajeunissement des agents et fonctionnaires.
Il a émis le vœu de voir la décentralisation effective de la gestion administrative, afin de mettre fin au disfonctionnement caractérisé dont souffre l’administration publique.
Pour sa part, le secrétaire général à la Fonction publique, Pascal Isumbisho Mwapu a dans son exposé rendu hommage au Chef de l’Etat qui a placé son quinquennat sous le signe du social et pour son implication dans cette réforme afin de donner à la RDC une administration de développement.
Il a relevé plusieurs faiblesses de l’administration publique, notamment un cadre organique non uniforme et inadéquat par rapport aux besoins réels en ressources humaines, avec comme conséquences la multiplicité des structures organiques, souvent peu efficaces, par ministères. M. Isumbisho a également cité la non maîtrise de la masse salariale au sein de la fonction publique, l’absence d’une politique équitable de motivation sur le plan de la rémunération des avantages de fin de carrière et le vieillissement du personnel.
Pour pallier à cette impasse, a-t-il noté, le gouvernement a estimé nécessaire de reformer et de moderniser l’administration publique afin de garantir l’objectif de restaurer l’autorité de l’Etat et de rétablir la confiance entre gouvernés et gouvernants, en instaurant une administration de proximité à travers la décentralisation.
L’absence de mise à la retraite régulière, a-t-il reconnu, constitue un frein à la promotion des grades, au recrutement dans le sens du rajeunissement du personnel, soulignant qu’actuellement, près de 200 mille agents, soit le tiers des agents que compte la fonction publique et dont la majorité occupe des postes de commandement, sont éligibles à la retraite.
De son côté, le coordonnateur du projet de la réforme de l’administration publique, Mathieu Luvunu a explicité la mission assigné à son organisme appuyé par la Banque mondiale avec un montant de 770 millions de dollars pour une période de cinq ans.
Cinq ministères et quatre institutions (régies financières) et l’Institut nationale de la statistique (INS) sont ciblés pour la matérialisation de ce volet de programme, a-t-il souligné. Il a indiqué que 13 millions de dollars sont disponibles pour appuyer un stage de 24 mois des jeunes recrus et 39 millions de dollars pour la réforme de l’administration publique, avant de songer à la création d’une caisse sociale pour une auto prise en charge des retraités avec l’appui du pouvoir, pour une retraite honorable.
La campagne nationale de communication et de vulgarisation sur la vision de la réforme et la modernisation de l’administration publique, lancée à Matadi, va se clôturer samedi.
Jacques Ntshula