Albert Kabasele Yenga-Yenga est docteur en sciences spatiales de télédétection et du climat et
professeurs des universités et professeur encadreur au laboratoire Sig-télédétection de l’Institut géographique du Congo, IGC, et
unité de recherche UR53. Il est aussi président de l’Observatoire spatial des ressources naturelles et du Climat,
expert physicien du Climat pour la COP/SBI : Task Force Climate Change au MEDD, Expert physicien du Climat : Climate Green Fund Coordination FVC in DR Congo. Mais cela ne l’empêche pas de se faire un point de vue très élaboré sur la marche politique de son pays.
Au regard de la situation politique qui prévaut en RDC, en analyste politique, cet habitué des laboratoires est sorti de son mutisme de scientifique pour s’inviter dans le débat politique de l’heure, celui qui tourne autour du dialogue national, entre autres. Albert Kabasele soutient que «la solution passe par un dialogue consensuel». Plusieurs raisons le poussent à prendre cette position : la Commission électorale nationale indépendante, CENI, n’est pas prête, le forcing pour aller à tout prix aux élections en 2016 fait courir le risque d’implosion à la république et de compromettre la paix sociale chèrement acquise. Croiser les bras dans l’immobilisme politique et ne rien faire jusqu’en 2016, c’est ouvrir la voix aux contestations et aux désordres de tous genres, (allusion faite au dialogue).
Selon Kabasele, l’heure est à l’appel à la sagesse pour aider les opposants et la majorité présidentielle à faire atterrir sans crash l’avion dans lequel volons et dont le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange est pilote.
Et de renchérir que l’opposition a le devoir de protéger la démocratie sans vouloir affaiblir le pouvoir du Chef de l’Etat, garant de la paix, de l’unité nationale et de la sécurité pour tous, d’une part et d’autre part, la majorité présidentielle a le devoir de gérer la République en respectant la Constitution afin de sauvegarder l’intérêt suprême de la nation. L’opposition et le pouvoir sont donc deux bébés siamois inséparables, condamnés à se consulter et à vivre ensemble. La mort d’un bébé siamois entrainera automatiquement la mort de l’autre.
Et de poursuivre que le peuple, au-delà de la lutte pour le respect de la Constitution et de l’alternance au pouvoir, a besoin de la paix, de l’unité nationale, de la croissance économique, de l’amélioration du social et de l’intégrité du territoire national. Et par conséquent, «que personne vienne troubler ces acquis, car la RDC commence à se relever par des preuves tangibles, malgré la conjoncture sociale encore difficile».
D’où son appel pressant, qui est un cri d’alarme d’un simple citoyen à l’endroit de toute l’opposition, à la société civile et à la majorité présidentielle, d’aller sans délai au dialogue consensuel, seule voie de sortie de crise. Car, après les élections mal préparées, ça sera le chaos et l’immobilisme politique sans dialogue il sera trop tard, conseille-t-il.
Le dialogue s’impose non comme un glissement pour le pouvoir, ni une tribune offerte à l’opposition pour humilier Kabila mais une contrainte nécessité pour : préparer une période de transition, opérationnaliser le recensement de population, consolider la décentralisation aux 26 provinces, se réconcilier pour l’intérêt suprême de la République et réformer la CENI ensemble, pouvoir, opposition et société civile.
RODRIGUEZ MUKWANGULA